Blue Öyster Cult : Don't Fear The Reaper (0047)

Publié le par Boris Ryczek

Après un hymne glorieusement mineur au n’importe quoi, voici un titre que je considère comme un véritable petit chef-d’œuvre. Don’t Feat The Reaper ne correspond à aucune époque précise du rock. Elle en résume et en annonce plusieurs. Sortie au milieu des années 70, elle en conserve l’imaginaire illuminé et le goût pour les guitares abrasives du hard rock. Ses harmonies vocales renvoient directement aux Byrds et, par extension, au premier psychédélisme. Quant à son imagerie sombre, diablement inspirée, elle annonce avec fracas le futur mouvement gothique et les groupes de metal, à commencer par Metallica, fans déclarés de Blue Öyster Cult.

 

Je suppose qu’il s’agit au départ d’une chanson d’amour, dont le texte a été rendu peu à peu polyphonique… Qu’est-ce qui se cache derrière cet éventreur ? L’angoisse d’une planète surpeuplée, la simple angoisse d’une séparation, le Malin, prêt à se manifester dès que les chandelles s’éteignent ? Certainement, un peu de tout cela… L’essentiel est ailleurs, dans la répétition incantatoire des mêmes phrases, soulignées par les mêmes riffs, d’autant plus agressifs qu’ils ignorent la saturation. Finalement, le guitariste Donald Roeser (surnommé Buck Dharma) en arrive à évoquer une angoisse pure, à la fois immémoriale et moderne. Ce qui fait du morceau l’un des clichés les plus fréquemment mobilisés par le cinéma d’horreur. Connaissant ce destin, il est d’ailleurs assez amusant de découvrir le clip fauché et ironique, qui coupe malencontreusement le passage instrumental au milieu du morceau, et lui fait perdre une partie importante de ses significations.

 

J’ai toujours un peu de mal à comprendre l’étrange Agents Of Fortune, album bancal, naviguant en permanence entre l’excellence et la banalité. Néanmoins, cela fait partie de son charme et si j’avais suffisamment de place dans mon sac à dos, il ferait certainement partie de ceux que j’emmènerais sur la fameuse île déserte. Simple façon de parler bien sûr : si l’électricité était nécessaire sur les îles désertes, pourquoi diable aller y habiter ?

 
Les Paroles :

 
All our times have come
Here but now they're gone
Seasons don't fear the reaper
Nor do the wind, the sun or
the rain
We can be like they are

Come on baby
Don't fear the Reaper
Baby take my hand
Don't fear the Reaper
We'll be able to fly
Don't fear the Reaper
Baby I'm your man

Valentine is done
Here but now they're gone
Romeo and Juliet
Are together in eternity
Romeo and Juliet

40,000 men and women everyday
Like Romeo and Juliet
40,000 men and women everyday
Redefine happiness
Another 40,000 coming everyday

We can be like they are
Come on baby
Don't fear the Reaper
Baby take my hand
Don't fear the Reaper
We'll be able to fly
Don't fear the Reaper
Baby I'm your man

Love of two is one
Here but now they're gone
Came the last night of sadness
And it was clear we couldn't go on
Then the door was open and the wind appeared
The candles blew and then disappeared
The curtains flew and then he appeared
Saying don't be afraid

Come on baby
And we had no fear
And we ran to him
Then we started to fly
We looked backward and said goodbye
We had become like they are
We had taken his hand
We had become like they are

Come on baby
Don't fear the reaper

 
(Roeser, Agents Of Fortune, 1976, Columbia)


Sur scène :

Publié dans Mille et une chansons

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