Jimmy Cliff : The Harder They Come (0079)

Publié le par Boris Ryczek

Je ne me souviens plus très bien de The Harder They Come, que j’ai vu il y a une dizaine d’années chez mes grands-parents. En revanche, je n’ai jamais oublié les chansons : Many Rivers To Cross, You Can Get It If You Really Want et – bien sûr – la chanson titre. A l’époque, je faisais un peu une overdose de Bob Marley et je m’étais un peu fâché avec le reggae, associé pour moi à des défonces stériles entrecoupées de phrases sibyllines du type : « Jah, Rastafari »… Le film de Perry Henzel m’a à la fois démontré la richesse musicale de cette musique et le contexte social où elle est née.


Au même titre que Guns Of Brixton, qui s’y réfère, The Harder They Come est une chanson révolutionnaire, dénonçant la police, la religion et cette société jamaïcaine où Ivon, le personnage interprété par Jimmy Cliff doit se battre pour survivre, avant même de songer à enregistrer sa musique… Une description tout à fait réaliste de ce que vivaient les musiciens jamaïcains de cette époque. Et pourtant, un nombre incalculable de disques a été pressé sur cette petite île, rivalisant avec les riches maisons de disques américaines, qui n’ont cessé de s’en inspirer. C’est une sorte de mystère jamaïcain, comme il y a un mystère cubain, cette soif de faire de la musique malgré tout.


Les choses ont changé depuis. La Jamaïque n’est toujours pas sortie de la misère, mais Marley est devenu une icône, Cliff a enregistré le tubesque Reggae Night et Sean Paul est un des plus gros vendeurs de disques du monde. Je ne m’y connais pas assez, mais il me semble que, dans le même mouvement, le reggae est progressivement sorti de son âge d’or, perdant en route ce foisonnement des années 60 et 70. Aujourd’hui, les vedettes du dub sont des européens et les stars jamaïcaines émergentes jouent presque toutes du ragga/dancehall : un style qui, franchement, n’est pas ma tasse de thé… Ce n’est pas grave : avec les décennies précédentes, il me reste tout un continent englouti à explorer et je n’ai pas fini de le découvrir !


Les Paroles :


Well they tell me of a pie up in the sky
Waiting for me when I die
But between the day you're born and when you die
They never seem to hear even your cry


So as sure as the sun will shine
I'm gonna get my share now of what's mine
And the harder they come
The harder they'll fall
One and all
The harder they come
The harder they'll fall
One and all


Well the officers are trying to keep me down
Trying to drive me underground
And they think that they have got the battle won
I say forgive them Lord, they know not what they've done


So as sure as the sun will shine
I'm gonna get my share now of what's mine
And the harder they come
The harder they'll fall
One and all
The harder they come
The harder they'll fall
One and all


And I keep on fighting for the things I want
Though I know that when you're dead you can't
But I'd rather be a free man in my grave
Than living as a puppet or a slave


So as sure as the sun will shine
I'm gonna get my share now of what's mine
And the harder they come
The harder they'll fall
One and all
The harder they come
The harder they'll fall
One and all


Yeah, the harder they come
The harder they'll fall
One and all
What I say now, what I say now
What I say now, what I say one time
The harder they come
The harder they'll fall
One and all


(Cliff, The Harder They Come, 1972, Mango)


La scène où Ivon enregistre sa chanson :


the harder they come - la chanson!
Vidéo envoyée par skatouzz

Publié dans Mille et une chansons

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A
très bonne chanson et many rivers to cross je la trouve très soul,  j'aime bcp les deux, d'ailleurs je les aie sur un même 45t (je sais pas si c'est un pressage d'époque ou non par contre)
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S
Contente de t'endendre parler reggae, Boris !! ;-) Je ne serai pas aussi catégorique sur la scène jamaicaine actuelle. Tout simplement, il y a plusieurs styles qui coexistent, et comme partout, les musiques jamaicaines ont connu la révolution electro-numérique (même avec les moyens du bord) et ont perdu en pureté "acoustique"... Mais les vieux tenants du reggae roots tournent toujours, et de jeunes poussent arrivent comme Anthony B. On a même parler ces dernières années de "dancehall roots". Et puis le dub n'est pas mort en Jamaïque, il est la base même du dancehall/ragga. Et Sly & Robbie tournent encore en France cette année...
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