The Clash : Guns Of Brixton (0078)

Publié le par Boris Ryczek

J’ai évoqué plusieurs fois les Clash, et London Calling, sans leur consacrer encore un post. Mais si je devais élire mes dix disques préférés, je suis à peu près sûr qu’il en ferait partie. C’est à mon avis un des seuls doubles albums de l’histoire à ne souffrir d’aucun remplissage, à ne comporter aucun morceau inutile. Musicalement, on retrouve toutes les influences du groupe (du reggae au rockabilly) traitées de façon plus mûres et personnelle que sur les deux premiers albums. Agressives, bizarres et pourtant pop, grâce à leurs mélodies bien ficelées, les chansons pourraient figurer sur un best of. On ne peut pas en dire autant de Sandinista ! que je trouve très intéressant mais quasiment inaudible…


Et puis, il y a le texte, coco ! Pas toujours très nuancé (malgré Lost In The Supermarket), pas toujours très drôle (malgré des gags comme Wrong ‘Em Boyo ou Train In Vain), c’est un témoignage implacable d’une Angleterre morte de trouille, prête à se prendre dix ans de Thatcher dans les dents. A ce titre, j’ai toujours eu un faible pour Guns Of Brixton, une des rares chansons du bassiste Paul Simonon. Il montre l’engrenage qu’engendre la brutalité policière, les fusils qui répondent implacablement aux fusils, dans un monde de ghettos et de misère sociale.


Notre ancien ministre de l’Intérieur s’est distingué par son vocabulaire belliqueux, sa fermeté envers les grands-pères qui vont chercher leurs petits enfants à l’école et sa clémence envers les crimes policiers : comme l’explique cet article de Libération, deux flics parisiens, coupables de torture envers un jeune homme qui avait grillé un feu rouge en 2003, ont par exemple été suspendus en fanfare avant d’être discrètement réintégrés quelques mois après… Aujourd’hui, il risque fort de dresser la moitié de la France : celle qui a la chance de « travailler dur » et parfois, de gagner beaucoup d’argent, contre l’autre : celle des chômeurs, des précaires, des immigrés, des intellectuels, celle qui ne se reconnaît pas dans la loi du plus fort ou qui en bave à cause d’elle.


L’analogie entre les deux situations est assez claire. Si les électeurs ne se réveillent pas, on risque fort d’avoir bientôt The Guns Of Argenteuil sur nos écrans…


Les Paroles :


When they kick out your front door
How you gonna come ?
With your hands on your head
Or on the trigger of your gun


When the law break in
How you gonna go ?
Shot down on the pavement
Or waiting in death row


You can crush us
You can bruise us
But you'll have to answer to
Oh, the guns of Brixton


The money feels good
And your life you like it well
But surely your time will come
As in heaven as in hell


You see it feels like Ivan
Born under the Brixton sun
His game is called surviving
At the end of
The Harder They Come


You know it means no mercy
They caught him with a gun
No need for the Black Maria
Goodbye to the Brixton sun


You can crush us
You can bruise us
But you'll have to answer to
Oh-the guns of Brixton


When they kick out your front door
How you gonna come?
With your hands on your head
Or on the trigger of your gun


You can crush us
You can bruise us
And even shoot us
But oh the guns of Brixton


Shot down on the pavement
Waiting in death row
His game was surviving
As in heaven as in hell


You can crush us
You can bruise us
But you'll have to answer to
Oh the guns of Brixton


Oh the guns of Brixton
Oh the guns of Brixton
Oh the guns of Brixton
Oh the guns of Brixton

(Simonon, London Calling, 1979, Epic)


Les Clash sur scène :


The Clash Guns of Brixton LIVE
Vidéo envoyée par DrEuthanasia

Publié dans Mille et une chansons

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